Journée
internationale des femmes
Dans le cadre de la Journée internationale des
femmes,j’aimerais vous faire connaître une femme pour qui j’ai beaucoup
d’admiration. En compagnie de Suzy Beaudry et de Catherine Lavoie,j’ai fait sa
connaissance l’été dernier ,suite à une discussion que nous avions eue lors
d’une réunion du comité Femmes en action.Catherine est une compagne de travail
d’Alice et nous avait un peu parlé de son parcours,c’est à ce moment que nous
avons eu l’idée de cette rencontre afin de lui rendre hommage.
Portrait d’une femme
inspirante
Son nom est Alice Bayubahe et elle est originaire du Burundi,un
pays d’Afrique de l’est.
Avant de vous parler d’Alice,permettez-moi de vous relater
un peu l’histoire de son pays d’origine.
Après avoir fait partie de l’Afrique orientale allemande,de
l’empire colonial belge et être devenu indépendant en 1962,les burundais ont vécu
l’insurection entre Hutus et Tutsis dans
les années 60.En 1972,l’insurection hutue est durement réprimée,les conflits
latents entre Tutsis et Hutus se poursuivent dans les années 70 et 80 et
débouchent sur la guerre civile burundaise.
C’est en 1987 qu’Alice et son mari ont dû faire un choix
déchirant...Elle est partie avec le bébé afin de rejoindre un camp de réfugiés,et
son mari,accompagné de l’aîné est parti de son côté afin de rejoindre aussi un
camp de réfugiés.Ils ont pris cette décision afin qu’au moins l’un des deux
parents reste en vie.Ils ont perdu plusieurs membres de leur famille respective
lors de cette guerre et ont dû se cacher pour survivre.
Par le plus grand des hasards,après deux mois et demi à
vivre chacun de leur côté,,ils se sont retrouvés dans le même camp de réfugiés où
ils ont vécu pendant 4 ans.Ils ont ensuite vécu dans un autre camp de réfugiés
en Tanzanie et deux autres enfants sont nés.
C’est en 2001 qu’Alice et sa famille sont finalement arrivés
au Québec,à Trois-Rivières plus précisément,où un 5e enfant est né.
Alice parle un peu le français,mais elle a beaucoup de difficultés à comprendre
les gens à cause de l’accent,son mari l’encourage donc à prendre des cours.Il
l’incite aussi à passer son permis de conduire pour avoir un peu plus
d’indépendance,car il travaille à l’extérieur de leur ville d’adoption.
Alice a eu l’opportunité de faire un stage non rémunéré chez
Les filles de Jésus à Trois-Rivières où elle a,par la suite été engagée et elle
y travaille maintenant depuis une dizaine d’années en tant que préposée aux
bénéficiaires à l’infirmerie et elle y a beaucoup d’amies.Ses enfants sont
maintenants grands,ils font de bonnes études et Alice aimerait bien elle aussi
retourner sur les bancs d’école afin de faire des études plus poussées.
Alice a une joie de vivre et un courage exemplaires,elle
veut ce qu’il y a de mieux pour sa famille et travaille en ce sens.Elle aime
son travail et est appréciée de ses consoeurs et des personnes dont elle
s’occupe.
Petite anecdote;lors de la première grosse tempête de neige
qu’Alice a vécue au Québec,celle-ci est allée faire une énorme épicerie...elle
croyait ne pas pouvoir ressortir avant le printemps!Sa mère,qui est restée au
Burundi,voulait qu’elle lui en envoie par colis pour voir de quoi ça avait
l’air.
Chère Alice,c’est avec émotion que nous t’avons écoutée nous
relater une partie de ta vie,tu es pour nous,une femme très inspirante.Tu as
traversé beaucoup d’épreuves et tu en es ressortie grandie.Je suis heureuse
d’avoir fait ta connaissance et je suis persuadée que tu seras un exemple à
suivre pour plusieurs femmes.
Je te souhaite de réaliser tous tes rêves belle Alice.